Conseils clés pour réussir votre installation en tant que médecin libéral

Mains d'un médecin tapant sur un clavier d'ordinateur avec un stéthoscope à côté

Vous prévoyez de vous installer en tant que médecin libéral mais vous ne savez pas par quoi commencer ? Entre les démarches administratives, les choix à faire concernant le statut juridique ou encore l’équipement du cabinet, on comprend que vous soyez un peu perdu ! Pourtant, toutes ces étapes sont cruciales pour débuter sereinement votre activité. L’équipe d'OùSoigner a pensé à tout pour vous aider et nous vous proposons ce petit guide qui vous aidera certainement à y voir plus clair pendant votre parcours d’installation !

Faire les démarches administratives indispensables

S’inscrire à l'Ordre des Médecins

La première étape de votre installation en tant que médecin libéral commence par l'inscription à l'Ordre des Médecins. C'est un passage obligé qui assure votre reconnaissance professionnelle et valide votre droit d'exercer la médecine en France.

Pour cela, vous devez envoyer par courrier avec accusé de réception un dossier comprenant :

  • votre diplôme de médecine,
  • une pièce d'identité,
  • un justificatif de domicile.

Vous retrouverez tous les détails sur le site de l’Ordre des médecins.

⚠️ Si vous êtes déjà inscrit mais que vous changez de département, vous devez refaire la démarche pour vous inscrire auprès du conseil départemental de l’Ordre, de votre nouveau lieu d’exercice.

Obtenir mon numéro RPPS

Une fois inscrit à l’ordre des médecins, vous devriez obtenir votre numéro RPPS. Il remplace progressivement le numéro ADELI et est un identifiant unique qui répertorie tous les professionnels de santé. Il est indispensable pour exercer et facturer vos actes médicaux, vous le trouverez sur votre carte de professionnel de santé, émise par l’Ordre des médecins.

Ouvrir un compte bancaire professionnel

Séparer les finances personnelles de celles de votre activité professionnelle est crucial ! Un compte bancaire professionnel vous permettra de gérer plus facilement votre comptabilité et d'optimiser votre gestion financière. Choisissez une banque offrant des services adaptés aux professionnels de santé, comme des frais de gestion réduits et des options de financement avantageuses. Renseignez-vous aussi auprès de votre banque actuelle, elles proposent parfois des offres préférentielles à leurs clients qui désirent ouvrir un compte professionnel.

S’enregistrer auprès de l'Assurance Maladie et des organismes sociaux

L'enregistrement auprès de l'Assurance Maladie est nécessaire pour le remboursement de vos actes médicaux. C’est à ce moment-là que vous devrez choisir votre secteur de conventionnement :

  • Secteur 1 : Conventionné à Tarifs Conventionnels
  • Secteur 2 : Conventionné à Honoraires Libres
  • Option de Pratique Tarifaire Maîtrisée (OPTAM)

Ce choix doit dépendre de plusieurs facteurs, dont votre spécialité, votre patientèle ou encore votre localisation géographique.

Pensez également à vous inscrire auprès de la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF) pour votre retraite et auprès de l'URSSAF pour vos cotisations sociales.

Souscrire une assurance professionnelle

L'assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) est obligatoire pour tous les médecins, sous peine d’une amende. Elle vous couvre en cas de dommages causés à un patient. Il est également conseillé de souscrire à une assurance prévoyance pour vous protéger si vous devez interrompre votre activité pour une raison de santé, par exemple.

Choisir son statut juridique

Autre étape et pas des moindres, celle du statut juridique. Plusieurs options s’offrent à vous chacune a ses avantages et inconvénients, notamment en termes de fiscalité et de responsabilité.

Parmi les plus courantes, l’on peut citer :

  • L’entreprise individuelle (EI) pour un exercice individuel
  • La Société Civile de Moyens (SCM) pour partager des moyens avec ses associés
  • La Société d’Exercice Libéral (SEL) pour s’associer sur la pratique médicale
  • La SISA (Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires)

En France c’est l’entreprise individuelle qui est la plus répandue chez les médecins généralistes, même si la SCM est une option de plus en plus courante pour ceux qui souhaitent exercer en groupe ou partager des moyens, sans nécessairement mutualiser leurs revenus. Quelle que soit votre décision, nous vous recommandons de consulter un expert-comptable spécialisé dans le domaine, pour vous aider à trancher.

Le choix de votre statut juridique peut aussi dépendre du lieu dans lequel vous souhaitez exercer, c’est le point suivant !

Trouver le lieu d'exercice qui vous convient : étape cruciale de votre installation en tant que médecin

Trouver son lieu d'exercice est une décision stratégique qui influencera directement votre activité.

S’installer seul ou avec d’autres médecins ?

Comme pour le statut juridique, chaque option a ses avantages. A vous de choisir selon votre tempérament et vos ambitions professionnelles.

Travailler seul vous offre une totale indépendance dans la gestion de votre cabinet et plus de flexibilité, mais vous isole également. Au contraire, s'installer dans un cabinet de groupe favorise les échanges professionnels et peut vous permettre de mutualiser des coûts (comme un secrétariat par exemple) ou encore d’assurer une continuité des soins lorsque vous prenez des congés.

Reprendre ou créer un cabinet ?

Reprendre un cabinet existant vous permettra de bénéficier d'une patientèle établie et d'une reconnaissance locale. Toutefois, cela représente souvent un coût initial plus élevé, puisque vous achetez en même temps la patientèle et éventuellement l’équipement déjà sur place. La création d'un nouveau cabinet offre une totale liberté pour bâtir votre pratique comme vous l'entendez, mais nécessite un effort important pour attirer les premiers patients.

Là encore, la décision entre reprendre un cabinet existant ou en créer un nouveau dépendra de plusieurs facteurs, dont vos ressources financières et la volonté de vous investir ou non dans la construction d'une nouvelle base de patients.

Choisir de s’installer en zone sous-dotée ou en zone franche

Si vous vous installez dans une zone franche ou zone sous-dotée vous pouvez prétendre à différents dispositifs d’aides financières qui vont de la subvention à l’allégement fiscal. Nous avons déjà rédigé un article sur le sujet qui détaille les principales aides financières auxquelles vous pouvez prétendre lorsque vous vous installez en tant que médecin généraliste.

Renseignez-vous aussi auprès des collectivités locales de votre secteur, qui portent parfois des dispositifs d’aide à l’installation des médecins.

💡Outils utiles :

Trouvez votre futur lieu d’exercice sur OùSoigner

OùSoigner est un site créé par des soignants pour des soignants. L'objectif est de vous permettre de trouver rapidement un lieu de soin qui corresponde à vos attentes. La plateforme regroupe des annonces médicales et paramédicales et que vous souhaitiez acheter, louer ou être en collaboration, vous trouverez forcément votre bonheur parmi toutes les offres !

Aménager et équiper votre cabinet

L'aménagement et l'équipement de votre cabinet sont essentiels pour offrir un cadre accueillant et professionnel à vos patients.

Choisir du mobilier adapté à votre pratique

Évidemment, le mobilier paraît être la base lorsqu’il s’agit d’aménager son cabinet. Tout d’abord, vous devrez investir dans du mobilier de soin, spécifiquement conçu pour la pratique médicale. Cela inclut des tables d'examen réglables, des fauteuils ergonomiques pour les soins, des lampes médicales, etc., adaptés à votre spécialité. L'ergonomie et la facilité de nettoyage doivent être des critères de sélection pour assurer le confort du patient et l'efficacité de vos soins. Certaines aides existent dans les communes pour vous aider à vous équiper, vous pouvez aussi vous tourner vers du matériel d’occasion si vous avez un plus petit budget.

Le reste du mobilier à acheter dépendra de la disposition de votre cabinet mais si vous avez une salle d’attente, apportez un soin particulier à la décoration. C'est la première impression que recevront vos patients et l'atmosphère de votre salle d’attente est importante pour que vos patients se sentent bien et développent un lien de confiance avec vous. Vous pourrez par exemple laisser une machine à café à disposition ou encore des jeux pour occuper les enfants.

Salle d’attente d’un cabinet médical, à l’ambiance cozy

Choisir les bons logiciels

Avoir des logiciels adaptés à votre pratique est important pour assurer une gestion efficace de votre cabinet et une prise en charge optimale des patients. Logiciel de gestion de cabinet médical, logiciel de téléconsultation, outil pour la comptabilité et la gestion financière, logiciel de gestion des dossiers patients… vos besoins peuvent être multiples. Certains logiciels comme Doctolib regroupent plusieurs de ces services, mais il en existe plein d’autres avec différentes options. Gardez toutefois quelques critères en tête :

  • Conformité : Assurez-vous que le logiciel est conforme aux normes et réglementations de santé applicables.
  • Compatibilité : Vérifiez la compatibilité avec les systèmes d'exploitation que vous utilisez (Mac ou Windows)
  • Sécurité : La protection des données patients est primordiale. Optez pour des solutions conformes au RGPD
  • Support et formation : Un bon support technique et des options de formation pour prendre en main le logiciel sont essentiels

Installer une plaque

L’installation d’une plaque professionnelle n’est pas obligatoire mais elle peut être un gage de sérieux et rassurer vos futurs patients. Elle doit respecter les normes définies par l'Ordre des Médecins et seuls peuvent y être mentionnés :

  • Votre nom et le prénom
  • L’adresse du cabinet
  • Votre numéro de téléphone ou adresse mail
  • Vos horaires de consultation
  • Vos diplômes

Respecter les normes de base

Votre cabinet étant un établissement recevant du public, vous devez veiller à ce qu’il soit accessible aux personnes à mobilité réduite. Toutefois, si votre cabinet est installé dans un bâtiment construit avant 2005, vous pouvez bénéficier d’une dérogation. Il existe aussi un certain nombre d'informations obligatoires à afficher dans votre cabinet

  • vos tarifs des consultations
  • vos diplômes et qualifications du médecin
  • vos modalités de remboursement par l'Assurance Maladie.

Cet affichage doit être clair, à jour et facilement visible pour les patients.

Se faire connaître pour constituer votre patientèle

Même dans une zone en manque de professionnels de santé, il est crucial de se faire connaître pour développer rapidement votre patientèle.

Les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé et le bouche-à-oreille

Les CPTS sont des regroupements de professionnels de santé et d'acteurs du système de santé à l'échelle d'un territoire. Elles visent à améliorer la coordination des soins, l'accès aux soins pour les patients et à répondre plus efficacement aux besoins de santé de la population locale. L’adhésion se fait sur la base du volontariat et peut vous permettre d’échanger facilement avec des professionnels de santé de votre secteur et donc de créer de potentielles collaborations.

Ne sous-estimez pas non plus le pouvoir du bouche-à-oreille. Si vous le pouvez, engagez-vous dans la communauté d’acteurs locaux de votre territoire. Participer ou même initier des actions de santé publique peut aussi vous permettre d’augmenter votre visibilité et votre réputation.

Se faire connaître en ligne

A l’heure du digital, pensez aussi à développer une présence en ligne. Il y a fort à parier qu’un patient qui ne vous a jamais consulté, tapera votre nom sur Google avant de venir vous voir ! Vous pouvez par exemple créer une fiche Google My Business ou vous inscrire sur des annuaires en ligne.

Soyez vigilant sur l’interdiction de promotion commerciale

Rappelez-vous qu’en France, la déontologie médicale impose aux médecins un certain nombre de règles strictes concernant la promotion commerciale de leur activité. Ces règles sont encadrées par le Code de la santé publique et le Code de déontologie médicale. Concrètement, cela signifie que vous ne pouvez pas utiliser des supports ou des méthodes de communication destinés à promouvoir de manière commerciale vos services ou votre cabinet. En revanche, vous pouvez communiquer sur votre activité de manière informative (sur vos diplômes, vos horaires, votre spécialité…).

Pour conclure, l'installation en tant que médecin libéral est certes jalonnée de formalités et de choix stratégiques, mais avec une bonne organisation et les informations adéquates, le processus est tout à fait faisable. A travers ce guide, nous souhaitons vous éclairer en vous donnant des conseils et des outils concrets pour réussir au mieux cette étape décisive de votre carrière de médecin.

L’équipe d’Ousoigner reste à votre disposition pour vous aider dans ce processus d’installation. Vous pouvez d'ores et déjà consulter toutes nos offres de cabinet, le lieu de vos rêves s’y trouve sûrement ! N’hésitez pas également à contacter notre équipe pour être assisté(e) dans vos démarches.